Jac Atelier

Les Hollandais dépêchent des navires de guerre en 1624, puis à nouveau en 1641 – permettant cette fois au Kongo de chasser les Portugais. » L’origine de cette phrase est incertaine, mais il pourrait s’agir de la reformulation d’une phrase prononcée par l’écrivai… En fait, le désert a toujours été un espace perméable où se déroulaient d’intenses échanges commerciaux, si bien que les influences culturelles et religieuses voyageaient dans les deux sens. Pendant des siècles, l’Histoire africaine a été présentée exclusivement d’un point de vue occidental, sans tenir compte des traditions et de la culture orale des Africains eux-mêmes. On appelle « zone soudanienne » la bande du continent africain située entre le Sahel, au sud du Sahara, et le nord de la zone équatoriale. du pays noir, anthologie de littérature africaine (1927). C’est ce que confirment plusieurs ­ouvrages savants mais accessibles parus récemment. Et cela, explique Bennett, n’apparaît absolument pas dans les histoires des pays occidentaux, qui passent directement de la conquête des îles Canaries au débarquement de Christophe Colomb en Amérique. Dans le cas contraire, il jure de lui « faire la guerre, dans le feu et le sang, comme à un ennemi ». Hegel ignorait tout cela, mais ici, sans aucun doute, l’histoire africaine rejoint l’histoire mondiale. L’histoire du royaume du Kongo est particulièrement éclairante. Comme le remarque Bennett, dès les premiers contacts entre Européens et Africains, il y eut un grand flou dans les termes employés par les nouveaux arrivants pour désigner les populations locales et les contrées explorées qu’ils imaginaient être la Guinée, l’Éthiopie et même l’Inde. Cet édit reconnaissant au roi du Portugal le droit de dominer la plus grande partie de l’Afrique sera l’une des premières d’une série de bulles papales qui partageront les nouvelles terres entre le Portugal et l’Espagne. Les Portugais sautent sur un homme qui suivait un chameau et le capturent. Était-ce pour s’octroyer le monopole de la création de la discipline ? L'histoire de l'Afrique commence avec l'apparition de l'espèce humaine dans la corne de l'Afrique, il y a environ 2,5 millions d'années. En 2018, Donald Trump a qualifié un certain nombre de pays d’Afrique [et d’Amérique latine] de « trous à rats » et Emmanuel Macron affirmait en 2017 : « Le défi de l’Afrique, il est totalement différent. Les autres s’avancèrent, et, lorsqu’elles furent en ce lieu, elles ne purent revenir et disparurent. On a la preuve, par exemple, de l’existence d’un commerce transsaharien régulier dès le IXe siècle entre des localités du Maghreb et des cités caravanières aussi éloignées qu’Aoudaghost [dans l’actuelle Mauritanie]. La palabre et le calame : on l'oublie trop souvent, mais l'écriture joue un rôle central dans l'histoire et la culture africaines, au même titre que l'oralité. Jusqu’à une période assez récente, l’Afrique (l’Afrique noire en particulier) est considérée comme un continent sans histoire. Aucun bateau ne revint, sauf un, dont le capitaine raconta : « Nous avons voyagé un long temps jusqu’au moment où s’est présenté en pleine mer un fleuve au courant violent. Green conclut sa vaste étude du pillage progressif du continent en regrettant le manque d’intérêt des historiens pour l’Afrique de l’époque précoloniale : « Dans la plupart des universités où l’histoire de l’Afrique est enseignée, on se focalise sur le présent et sur les problèmes du présent. Une façon de prouver l’authenticité de la foi musul­mane du Mali en affirmant qu’un précédent souverain était mort en martyr en tentant de porter la religion jusqu’aux confins inconnus de l’Atlantique ? Voyages en Afrique noire d’Alvise Ca’ da Mosto (1455 et 1456), relation traduite et présentée par Frédérique Verrier (Chandeigne, 1994). En réalité, l’histoire de l’Afrique existe même en l’absence de l’écriture. Selon Fauvelle, Abou Bakari II était le père de Mansa Moussa et non son prédécesseur sur le trône du Mali. De tous les ouvrages mentionnés ici, celui de Toby Green, historien de l’Afrique lusophone au King’s College de Londres, est de loin celui qui couvre la période la plus vaste. Et, parallèlement, l’Afrique a été vidée de sa population, et sa main-d’œuvre asservie a été utilisée à des fins productives au profit des Amériques. Le Mali jouait une partition géopolitique complexe, soutient-il. C'est que si l'histoire s'est faite science en Occident, son milieu l'a marquée, limitant sa curiosité dans l'espace. C’est le cas au Royaume-Uni, aux États-Unis, au ­Brésil… Lorsqu’on remonte plus loin dans le passé, c’est toujours sous l’angle de l’esclavage, en répétant les vieux clichés sur des peuples primitifs et opprimés. Nous sommes peut-être à un tournant de l’histoire littéraire africaine. Ce mot, “Sophia”, provient d’une langue africaine, les Mdw Ntr, la langue de l’Ancienne Egypte, où le mot “Seba” signifiant “le sage” apparait pour la première fois en 2052 avant J.-C. dans la tombe d’Antef I, bien longtemps avant l’existence de la Grèce et du Peuple Grec. Dans son histoire des empires de l’Afrique de l’Ouest de l’Antiquité et du Moyen Âge 4, Michael Gomez, professeur d’études islamiques à l’Université de New York (NYU), fait une remarque intéressante. Mieux l’histoire de l’Afrique est le début de celle de l’Humanité. 6. En 1454, raconte Bennett, le roi Jean II de Castille intime à son neveu, le roi Alphonse V de Portugal, de se tenir à l’écart de l’Afrique, qui est sa « conquête ». Fauvelle montre en une série de brefs chapitres que l’Afrique médiévale a été le foyer de civilisations rayonnantes. « Les inégalités entre l’Europe et l’Afrique atlan­tique résultent essentiellement de l’asymétrie économique de leurs échanges, écrit Toby Green. Cohen et d‘autres (1978), l'étude divise l'histoire de la main-d‘œuvre africaine en plusieurs ... production est une condition de l'existence de la formation sociale, ou le cas historique spécifique (1982, p. 6). Du fait de ses généreux dons et de ses dépenses extravagantes sur les marchés de la ville, la valeur de l’or se déprécia au Caire et, selon certains témoignages, le cours resta bas pendant des années. Sources de l'histoire africaine. Parmi les philosophes, il y a pléthore d’exemples consternants. […] Dans cet imaginaire où tout recommence toujours, il n’y a de place ni pour l’aventure humaine, ni pour l’idée de progrès. ». Après avoir reconquis Luanda, les Portugais inondèrent de la même manière la région de coquillages, aussi bien locaux qu’importés de l’océan Indien. Aujourd’hui, la question de ce qu’il advint du mystérieux Abou Bakari semble excéder les capacités de la recherche historique moderne. IL y a longtemps les européens ont nié l’existence de L’histoire africaine car elle est affranchie de la tutelle scientifique de l’occident. Plus d’un siècle et demi avant les voyages de Christophe ­Colomb, un souverain du Mali nommé Abou ­Bakari II aurait monté une expédition de 200 embarcations dans le but de parvenir à « l’extrémité » de l’océan Atlantique. Les Pays-Bas acceptent l’alliance. Ceux qui l’acceptent pensent que l’histoire de l’Afrique commence seulement avec la colonisation. Fauvelle s’évertue à démolir des thèses déjà largement discréditées ­reliant les expéditions d’Abou Bakari II à une hypothétique présence africaine dans le Nouveau Monde anté­rieure aux voyages de Christophe ­Colomb. Castes : « Je suis une dalit à New York ». Un élément pesait lourd dans le débat : lorsque les navigateurs portugais franchirent l’embouchure du fleuve Sénégal en direction du sud, ils réalisèrent qu’ils n’étaient pas en mesure de l’emporter militairement sur les puissants royaumes africains qu’ils découvraient. À cette époque, la couronne portugaise clame déjà haut et fort ses victoires dans la « guerre juste » menée contre les païens africains au nom de l’Église catholique. Dans « Rois africains et esclaves noirs » 7, l’historien Herman L. ­Bennett, spécialiste de la diaspora africaine à l’Université de la ville de New York, s’intéresse à un tout autre genre de diplomatie de l’Afrique précoloniale : les liens établis par les Portugais avec les royaumes africains qu’ils découvraient. Mieux l’histoire de l’Afrique est le début de celle de l’Humanité. La traite des esclaves puis la colonisation mettront fin à ce rayonnement. Il s’interroge aussi sur les raisons qui auraient poussé Mansa Moussa à raconter – ou inventer – cette histoire extraordinaire. Bataille autour de la bataille de Teutobourg. Ils en parlent comme d’un « Maure » (en l’occurrence, un musulman). Bennett relate un incident qui marque, selon lui, le début de la traite atlantique. Au Kongo, c’est une étoffe de fabrication locale et de qualité supérieure qui était le principal étalon de valeur et la principale monnaie d’échange, ainsi qu’un type de coquillage, le nzimbu, ramassé le long de la côte toute proche. Quant à Nicolas Sarkozy, il déclarait en 2007, dans son discours de Dakar : « Le drame de l’Afrique, c’est que l’homme africain n’est pas assez entré dans l’histoire. LA PHILOSOPHIE AFRICAINE Introduction L’existence de la philosophie africaine a, pendant longtemps, suscité beaucoup de controverses. Les travaux de Cheikh Anta Diop, dès 1954, avec les Nations nègres et Culture, puis avec l’unité de l’Afrique noire et l’Afrique noire précoloniale, en 1959-1960, inaugurent une nouvelle approche de l’histoire de l’humanité et de l’Afrique en particulier. Ce qui causa la perte du Kongo, c’est la terrible hémorragie démographique provoquée par la traite après sa défaite contre le Portugal en 1665. Le mode de … 2009: Le leader libyen, Mouammar Kadhafi devient le président de l’Union Africaine et fait la promotion de sa vision pour la réalisation des « Etats-Unis d’Afrique. L’histoire de l’Afrique révèle que c’est la spiritualité et ses valeurs qui ont été le socle moral sur lequel toutes les civilisations noires se sont construites et se sont développés, notamment a travers le concept de Maat (Verité, Justice Ordre, etc..). » Cheikh Anta Diop, Alerte sous les tropiques, p. 48, Présence Africaine. Afin d’assouvir cet appétit démesuré, ils capturent bon nombre de nos hommes libres et protégés. 2. On refuse à l’Afrique l’existence d’une histoire, d’une mémoire collective. Pendant plusieurs siècles, les sociétés africaines exportaient ce que nous pourrions appeler des “devises fortes”, notamment de l’or, qui ne se déprécient pas avec le temps. » En échange, les Africains recevaient des cauris 9, du cuivre, du tissu et du fer, dont la valeur décroît avec le temps. 5. Il n’y a pas de peuple sans histoire. Dès que les captifs sont entre les mains des hommes blancs, ils sont marqués au fer rouge. ». En 1516, un voyageur portugais écrivait à propos du deuxième roi chrétien du Kongo, ­Alphonse Ier : « Sa vie chrétienne est telle qu’il m’apparaît à moi, non comme un homme, mais comme un ange envoyé par le Seigneur à ce royaume pour le convertir. », Le Kongo eut des ambassadeurs auprès du Saint-Siège des années 1530 aux années 1620, mais ses relations avec le Portugal se détériorèrent en raison de l’esclavage. Avec son livre, explique-t-il, il vise à mettre à mal le récit en usage sur la montée en puissance de l’Europe, un récit selon lequel l’Afrique du début de l’époque moderne passe directement « de sauvage à esclave ». » 2010: Premier tour des élections présidentielles en Côte d’Ivoire. Cette falsification de l’histoire africaine … Des objets en cuivre fabriqués au nord étaient exportés vers le sud du Sahara en échange de poudre d’or destinée à être coulée en lingots, qui étaient ensuite refondus pour être battus en monnaie dans un monde arabe en pleine expansion. Des catastrophes monétaires semblables s’abattirent sur les derniers grands royaumes ouest-africains, du fait, essentiellement, de la chute du cours de l’or qui suivit les découvertes de gisements dans le Nouveau Monde. À l’époque des voyages de Ca’ da Mosto, la couronne de Castille et celle du Portugal, les deux principaux royaumes chrétiens de la péninsule Ibérique, n’étaient pas encore parvenues à un accord à propos de leurs empires naissants et du sort à réserver à l’Afrique atlantique et à ses relations avec le reste du monde. Dans des dessins animés de Disney, on voit des cannibales africains à peine vêtus faire mijoter gaiement leurs victimes dans d’énormes marmites suspendues au-dessus d’un feu. On l’ignore trop souvent, mais l’Afrique a été de tout temps le foyer de civilisations et n’a jamais été coupée de l’histoire mondiale, contrairement à ce que l’on entend dire habituellement. 9. Le roi du Bénin (dans l’actuel Nigeria) et celui du Kongo (à cheval sur ­l’actuel Angola, la république du Congo et la République démocratique du Congo) refusaient catégoriquement de vendre des captifs aux Européens (mais leur en achetaient parfois) et réussirent ­pendant longtemps à empêcher les ­nouveaux arrivants de faire main basse sur d’autres ressources convoitées comme les métaux. Les Égyptiens s’étaient plaints que leurs voisins n’honorent pas l’une des clauses de leur accord, exigeant que tout esclave égyptien qui se serait échappé vers la Nubie leur soit livré. — Cet article est paru dans The New York Review of Books le 27 juin 2019. La vieille Afrique n’ayant pas connu d’écriture, il en va de soi qu’elle n’est point d’histoire. En 1441, une expédition portugaise menée par Antão ­Gonçalves accoste près du cap Blanc, dans l’actuelle Mauritanie. Il a été traduit par Pauline Toulet. II. Vers la fin de la Préhistoire, le Sahara, qui était alors formé de grands lacs, devint aride et « coupa » l'Afrique en deux, … L’empereur du Mali Mansa Moussa aurait été l’homme le plus riche de tous les temps. L’un de ses points forts est qu’il montre, contre toute attente, que les Africains ont souvent réussi à tirer leur épingle du jeu durant les quatre siècles qui ont suivi leurs ­premiers contacts avec les Européens. Il n’est pas rare qu’ils enlèvent des nobles et des fils de nobles, même des gens de notre parenté, pour les vendre ensuite aux hommes blancs résidant dans notre royaume ; ils les gardent cachés puis les emmènent secrètement la nuit. Les sujets portugais qui enfreignaient les règles africaines s’exposaient à des sanctions sévères et mettaient leur vie en danger. » De toute évidence, les Africains n’étaient pas des sauvages vivant dans un état proche de celui de nature, contrairement à l’idée qui s’est répandue en Occident avec l’essor de la traite atlantique et la colonisation du Nouveau Monde. Hegel ignorait tout cela, mais ici, sans aucun doute, l’histoire africaine rejoint l’histoire … En effet, l’auteur de ce second livre d’histoire de la philosophie africaine connaissait nécessairement l’existence de ce travail dont il reprend par ailleurs in extenso le titre, mais n’en a pas moins fait le choix téméraire et suspect de le taire. Comme d’autres États qui avaient fait obstacle à la mainmise européenne, des royaumes puissants et très structurés tels que la Confédération ashantie et le royaume du Bénin, sa fragilité venait du fait qu’il n’avait plus la maîtrise de sa masse monétaire. Accès au contenu du magazine en ligne et à l’intégralité de nos archives (plus de 7000 articles). Cette partie du continent alimentait depuis longtemps déjà les marchés aux esclaves du Proche-Orient et, un peu plus d’un siècle après le pèlerinage de Moussa, elle commencera à pourvoir en esclaves les Portugais et d’autres nations européennes. Face au refus du Kongo de développer la traite, le Portugal fonde en 1575 une colonie attenante au royaume, à Luanda (l’actuelle capitale de l’Angola), qui lui sert de base arrière pour déstabiliser son ancien partenaire. A Fistful of Shells: West Africa from the Rise of the Slave Trade to the Age of Revolution de Toby Green, University of Chicago Press, 2019. L’écriture de l’histoire africaine connaît aujourd’hui un dynamisme certain que l’on doit à nombre de facteurs dont l’augmentation du nombre et de la qualité du personnel africain engagé dans cette activité, même si la plus grande part de la production historique relative à … Pour Fauvelle, l’un des meilleurs connaisseurs français de l’histoire du continent, cette période couvre huit siècles : de la fin des civi­lisations africaines de l’Antiquité – l’Égypte des pharaons, la ­Nubie méroï­tique, Aksoum, en Éthiopie, qui ont toutes laissé des témoignages archi­tecturaux de leur passé glorieux – aux années 1500, date à partir de laquelle l’Afrique sera profondément meurtrie par la traite des esclaves puis la colonisation européenne. Des sources de l’époque calculent que l’empereur du Mali avait accompli le voyage de 4 300 kilomètres jusqu’au Caire avec 13 à 18 tonnes d’or pur dans ses bagages. Mais l’histoire de l’Afrique est bien plus complexe que cela ; et la cause ­première de bien des problèmes du présent réside précisément dans ce passé plus lointain. ». Loin de renoncer à ses rêves d’exploration, Abou ­Bakari II aurait armé une nouvelle expédition d’une ampleur bien supérieure, constituée cette fois de 2 000 embarcations, dont il prit lui-même la tête. Les Hollandais dépêchent des navires de guerre en 1624, puis à nouveau en 1641 – permettant cette fois au Kongo de chasser les Portugais. Moussa fit personnellement don de près de 180 kilos d’or au sultan mamelouk du Caire, An-Nâsir Muhammad. La première inscrivait le cours de l’existence africaine dans le primitivisme ... ici en examinant des problèmes conceptuels et en démontrant la thèse de la rationalité de l’histoire africaine. Voltaire ­disait des Africains : « Un temps viendra, sans doute, où ces animaux sauront bien cultiver la terre, l’embellir par des maisons et par des jardins, et connaître la route des astres : il faut du temps pour tout. » Hegel était encore plus radical : « Ce que nous comprenons en somme sous le nom d’Afrique, c’est un monde anhistorique non développé, entièrement prisonnier de l’esprit naturel et dont la place se trouve encore au seuil de l’histoire universelle. », On entend encore aujourd’hui des échos de tels propos chez les dirigeants politiques occidentaux. Le thème du négatif dans la pensée freudienne et la tradition des philosophies du néant. Le royaume se convertit rapidement au christianisme, qui avait encore peu pénétré dans l’ouest de l’Afrique à cette époque. À propos de la tradition orale, nous avons souvent entendu le proverbe : « Un vieillard qui meurt, c’est une bibliothèque qui brûle. La plupart des ouvrages récents sur le Moyen Âge africain soulignent que le Sahara a longtemps été considéré à tort comme une barrière séparant une Afrique théoriquement noire d’une Afrique théoriquement blanche ou arabe. Après que le célèbre historien sénégalais Cheikh Anta Diop, a révolutionné la vision de l'histoire africaine, depuis la préhistoire jusqu'à nos jours, fondée sur le concept … En 1526, ­Alphonse Ier écrit ainsi à Jean III de Portugal :« Beaucoup de nos sujets désirent acquérir les objets et marchandises que les gens de chez vous amènent ici. Le Rhinocéros d’or, de l’historien et archéologue François-Xavier Fauvelle-Aymar, révélera à beaucoup de lecteurs l’existence de ce que les spécialistes nomment de plus en plus le Moyen Âge africain 2. Si vous continuez à utiliser ce dernier, nous considérerons que vous acceptez l'utilisation des cookies. Fauvelle évoque aussi les relations diplomatiques complexes qu’entretenaient au viie siècle l’Égypte nouvellement islamisée et son voisin du sud, le royaume chrétien de Nubie. L'un de ces combats majeurs est celui qui a porté sur l'utilisation des tradi-tions orales comme sources d'histoire aux côtés d'autres sources tels que l'écrit, l'archéologie et d'autres sciences pourvoyeuses d'informations histori- Le continent est considéré comme le berceau de l'humanité, à partir duquel, il y a 200 000 ans environ, l'homme moderne s'est étendu sur le reste du globe. Vieillir... mais comment et jusqu’où ? La thèse principale de l’ouvrage de Herman Bennett est que la concurrence acharnée à laquelle se livraient le Portugal et l’Espagne pour l’Afrique atlantique fut déterminante pour la formation de l’État-nation moderne et du nationalisme européen. Les Portugais délaissèrent ainsi les razzias au profit du commerce et de la diplomatie. Tenant un sceptre dans une main et une sphère en or dans l’autre, il semble saluer un Berbère vêtu d’une tunique verte et d’un turban blanc monté sur un dromadaire 6. L’histoire africaine a été longtemps victime de préjugés et de considérations qui l’ont mise sous un faux jour. Emmanuel Macron a regretté par la suite l’emploi du mot « civilisationnel ». L ’histoire de la colonisation n’est qu’une part de celle de l’Afrique. Dans le récit qu’il fait de son voyage de 1455 en Afrique, Alvise Ca’ da Mosto, un navigateur vénitien au service de la couronne portugaise, parle d’un seigneur de la région du fleuve Sénégal, Budomel, en ces termes : « [Ses] sujets sont respectueux et plein de révérence. Mille deux cents ans plus tard, des griefs similaires entre le sud et le nord des États-Unis devinrent l’une des principales causes de la guerre de Sécession. Ce qui est une aberration dans la mesure où l’histoire a commencé en Afrique, terre d’apparition de l’homme et des premières civilisations étatiques attestées. À la tombée de la nuit, les Portugais font un second captif, une femme, qu’ils qualifient de « Mauresque noire », créant ainsi une distinction entre deux races supposées qui aura des effets profonds et durables sur la conception européenne de l’esclavage et de l’Afrique en général. Green évoque d’abord les conséquences politiques qu’eut en Afrique le début du commerce avec les Européens au XVe siècle. Ces considérations procèdent d’une falsification de l’histoire africaine. Résumé (fre) Les sources de l’histoire de l’Afrique aux XIXe et XXe siècles passées en revue dans l’article portent sur l’histoire des Africains en Afrique, et plus précisément dans l’Afrique francophone au sud du Sahara, dont les États constitutifs présentent d’évidentes similitudes administratives et institutionnelles, issues d’une histoire coloniale commune. Les spéculations sur sa fortune (mansa signifie « roi des rois ») découlent presque entièrement du séjour de trois à douze mois qu’il effectua au Caire, sur la route de La Mecque. Contacts Mme Christel causserand responsable du Master1 parcours Procédés Physico-Chimiques, Exemple d’une démarche d’investigation publié le 06/09/2007, «nouvelles approches de l’archéologie funéraire» inha (Paris) 4 et 5 avril 2014, Sommaires psychopathologie africaine Volume I, 1, 1965 (épuisé), De l'union economique et monetaire ouest africaine (uemoa), 1ere évaluation de production orale en continue, Problématique de l’histoire Africaine: sources et procédés d’investigation tradition orale, archéologie, linguistique. Dans la péninsule Ibérique, musulmans et chrétiens se capturaient et se réduisaient mutuellement en esclavage, mais certains insistèrent sur le fait que, dans les nouvelles contrées d’Afrique subsaharienne, seuls les païens – c’est-à-dire ceux qui n’étaient adeptes d’aucune des trois religions du Livre – étaient dénués de raison et pouvaient donc être vendus comme esclaves. Retrouvez gratuitement la Booksletter chaque samedi matin dans votre boîte email. Si de grands États très structurés tels que l’Empire songhaï, qui avait succédé à celui du Mali, furent affaiblis et finirent par s’effondrer, des royaumes plus petits, dont beaucoup de vassaux, prirent leur autonomie et se consolidèrent grâce aux échanges commerciaux avec les nouveaux venus. Il n’y a pas de peuple sans histoire. Nous n’aurions jamais rien su de son histoire si un secrétaire de la chancellerie du sultanat mamelouk en Égypte n’avait eu l’idée de ­demander au successeur d’Abou Bakari II, Mansa Moussa – lequel, en 1324-1325, avait fait une longue halte au Caire sur la route de son pèlerinage à La Mecque – comment il était arrivé au pouvoir et de consigner ses propos par écrit. Pas entrés dans l’histoire, les Africains ? Les sources de langue arabe varient pour ce qui est du détail mais donnent de façon univoque l’impression d’une opulence rarement vue ailleurs. Le Rhinocéros d’or. Ce que l’on sait moins, en revanche, c’est que plusieurs grands royaumes africains usèrent de tous les moyens pour se soustraire à la traite d’esclaves et résister à la domination croissante de l’Europe. Nous n’avons pas su ce qui leur advint. » Certains historiens contemporains (Michael ­Gomez, Toby Green et John ­Thornton, entre autres) ont déduit de ce récit que la flotte avait été prise dans le violent courant des Canaries, qui passe à une latitude à peu près équivalente à celle du Mali. À l’arrivée des Européens, à la fin du XVe siècle, le continent possédait des États puissants et structurés et participait aux grands courants d’échanges commerciaux, culturels et religieux. 1 L’histoire de l’Afrique, particulièrement celle des sociétés africaines avant le xviii e siècle, est souvent maltraitée. Il est beaucoup plus profond, il est civilisationnel aujourd’hui. » 1. Histoires du Moyen Âge africain (Folio, 2014). Nous utilisons des cookies pour vous garantir la meilleure expérience sur notre site. Atlas catalan (1375), détail. Une autre source affirme qu’il « était accompagné de 14 000 jeunes filles esclaves attachées à son service ». En 1648, une expédition portugaise partie du Brésil reconquiert l’Angola. Ainsi le philosophe allemand Hegel (1770-1831) déclare que « l’Afrique est une terre anhistorique ». logie et des approches de l'histoire africaine dont l'existence même était niée. En réalité, l’histoire de l’Afrique existe même en l’absence de l’écriture. LE TEMPS HISTORIQUE ET SA RATIONALITE 1. Pour illustrer à quel point ces échanges commerciaux étaient bien établis à la fin du Xe siècle, Fauvelle parle d’un ordre de paiement – un chèque, pourrions-nous dire – d’un montant de 42 000 dinars émis par un marchand du sud du Sahara et encaissé par un commerçant de la ville marocaine de Sijilmassa. 1. L'histoire de l'Afrique désigne l'ensemble des faits passés concernant l'Afrique, de la Préhistoire à aujourd'hui. Gomez émet l’hypothèse que les grandes manœuvres géopolitiques de Moussa et de son prédécesseur avaient des motifs similaires : tous deux cherchaient à éviter au Mali l’ingérence politique et le contrôle économique des intermédiaires du Maghreb, région par laquelle l’or malien transitait vers ­l’Europe et ailleurs. Moussa s’était montré si prodigue qu’il dut emprunter pour financer son voyage de retour. Constatant le goût de la population locale pour l’étoffe, les Hollandais inondèrent la région de leurs premiers textiles manufacturés, anéantissant le marché du pagne fabriqué au Kongo. Ils n’en feraient pas plus pour des dieux sur terre. » 8 À propos des relations entre les explorateurs portugais et les souverains locaux, Bennett écrit : « Les deux parties cherchaient constamment à imposer leurs usages commerciaux, mais ce sont les souverains africains qui dictaient le plus souvent les termes de l’échange. Mais c’est tout autre chose qui se produisit. Le royaume du Kongo oppose une résistance acharnée aux Portugais et finit par se tourner vers les Pays-Bas, qui ne pratiquent pas encore la traite et sont ennemis des royaumes d’Espagne et du Portugal alors unifiés. Les sources de l’histoire africaine L’un des panneaux les plus célèbres de l’Atlas catalan représente Moussa assis sur un trône d’or et coiffé d’une lourde couronne dorée, un peu à la manière des souverains européens de l’époque. Une succession contestée entre des branches rivales de la dynas­tie régnante ? Il le distribua dans les mosquées et aux dignitaires de tout rang rencontrés sur la route et en prodigua aux pauvres. Au départ, c’est essentiellement l’or qui intéressait les Européens en Afrique, mais, avec l’essor de l’agriculture de plantation dans le Nouveau Monde à la fin du XVIe siècle, la demande d’esclaves africains augmenta de façon spectaculaire. L'histoire de l'Afrique existe à peine : les études de valeur 1 sont rares et dispersées ; elles ne constituent pas les éléments d'une vue générale et cohérente du passé africain. Un vaste pan de la culture occidentale a longtemps véhiculé l’idée que l’Afrique était restée à l’écart de l’histoire et du progrès. Et c’est pour cette raison que certains invitent aujourd’hui à ne pas s’arrêter à l’enseignement de la première – que les futurs référentiels en Fédération Wallonie-Bruxelles aborderont – et à accorder une attention grandissante à … 7. Il vous manque un numéro de Books ? À la suite de cette alliance, l’Afrique devient un acteur majeur de la lutte pour le contrôle de l’Atlantique Sud durant la guerre de Trente Ans (1618-1648). Mais c'est l'histoire de l'Occident.

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