Jac Atelier

15Par l’abondance des réflexions, la diversité des approches et la justesse des analyses, ces deux ouvrages forment une référence indispensable sur les littératures orales africaines. En Afrique l’oralité occupe une place très importante dans la société africaine traditionnelle, la majorité des informations ou des messages passent dans les proverbes, les contes, les devinettes, les adages, les sentences, etc. On ne raconte pas la fin avant le début, ni des évènements présents avant ceux du passé. La musique accompagne le récit et participe à la construction du sens. De sa démonstration, il ressort que ce champ trouve, dans les motifs de l’oralité et de la tradition, les éléments distinctifs autour desquels affirmer son autonomie. Dans cette optique, la critique africaine globale redéfinit la littérature africaine comprise comme objet d’étude en vue de tenir compte de la manière dont le texte africain s’inscrit dans un réseau de textes qui comprend l’ensemble de la littérature mondiale et des contre-littératures mais aussi les autres types de médias. Ce qui suppose avant tout une parfaite maîtrise des règles de l’écriture mais aussi des traditions africaines, sans lesquelles nous n’accoucherions que des oeuvres mortes et vides de tout contenu. En ce qui me concerne, l’Oralité ne s’entend guère plus de longues citations de proverbes où la tradition de naguère triompherait de la modernité ; l’Oralité n’est plus désignée par la déstructuration des genres littéraires, encore moins par l’emploi prononcé des paroles en langue. Mots clés:Littérature africaine, Ahmadou Kourouma, oralité, traduction, culture. Le groupe des chasseurs fait circuler la parole entre le monde des hommes et celui des esprits (AL, Ugochukwu). Le groupe des chasseurs fait circuler la parole entre le monde des hommes et celui des esprits (AL, Ugochukwu). Cette différence est attestée par la façon dont un même épisode se trouve traité par l’écrivain guinéen Camara Laye (1928-1980). Il s’agit aussi souvent pour la famille d’accueil d’avoir une aide pour élever ses propres enfants ou participer aux travaux domestiques. L’Ivoirien Jean-Marie Adiaffi (1941-1999) revendique une écriture n’zassa, du nom du tissu africain conçu comme un assemblage de morceaux multicolores. Des observations similaires peuvent être faites en confrontant la version orale de l’épopée de Silâmaka et Poullôri et sa transcription écrite, récemment publiée en peul6. Un article de la revue TTR (Rencontres est … Après le message de Sassou Nguesso sur l’état de la nation en 2020 : Filles et fils du Sud Congo : attention, mpila mosi keba ! La liste serait longue. Dans les contes igbo du Nigeria, il est fréquent que le nom d’un personnage annonce ses qualités ou sa destinée. Les contes présentent généralement un développement linéaire du récit ; les romans ont une construction plus variée, dans laquelle l’ouverture peut se faire. . Entre le Sénégal et la Mauritanie, les pêcheurs pratiquent le, chant épique qui évoque la puissance des bêtes (hippopotames et crocodiles) et des divinités fluviales. L’oralité a été convoquée dès l’origine par la critique comme l’un des critères d’approche privilégiés de la production littéraire africaine. À l’héritage de l’oralité africaine, son style réunit de multiples influences, parmi lesquelles les philosophes présocratiques, les poètes symbolistes, et les écrivains de la négritude. 17 Le djinn avait rendu un sexe au héros châtré, mais lui demande son premier enfant. Jusqu’à une époque donnée, parler de l’oralité dans une oeuvre revenait à y trouver des bribes de sagesse africaine qui n’ en était quelque fois pas une ; des extraits de proverbes cités, de chants non traduits, des glossaires, des noms des héros de l’Histoire de l’Afrique ou gardiens de la mémoire noire. Ces rumeurs présentent une forte ressemblance avec les contes traditionnels dans lesquels Yélé, la fille difficile, a épousé le serpent Mbolo qui a pris forme humaine pour la séduire, la couvre de richesses, mais lui interdit de pénétrer là où il vit18. Copyright © 2013 Congopage.com Tous droits réservés. Dans le conte de Bilâli et l’oiseau insatiable, un jeune garçon a invité un petit oiseau à manger à sa guise. Une fois dans la chambre, il se transforme en serpent et la jeune fille en meurt. Cet ensemble de valeurs est incarné par l’épopée des deux héros Silâmaka et Poullôri, ou celle du Fouladou10 (PN, Oumarou Bâ). 18 Mwapetu, la cadette de Yele décide de découvrir Mbomo malgré les défenses que celui-ci lui adresse, aussi finit-il par l’avaler. Le dicton « œil pour œil, dent pour dent » est logiquement correct mais considéré comme une mauvaise réponse. Mais la relation entre les deux champs ne saurait donc avoir été la même tout au long de ces années comme le montre l'auteur. Oeuvres impersonnelles et imtemporelles, ces « comprimés de sagesse », selon l’expression d’Hamadou Hampâte Ba, constitituent jusqu’à l’heure actuelle le grand héritage des civilisations nègres. En outre, dans les contes, les personnages peu nombreux ont une fonction généralement univoque et explicite vis-à-vis du héros ; genre plus ample, le roman introduit davantage de personnages avec une présence qui peut être affirmée ou éparse, une position susceptible d’être nuancée (AL, Hoensch). Dans le conte de Bilâli et l’oiseau insatiable, un jeune garçon a invité un petit oiseau à manger à sa guise. (noté AL) à Jean Derive. Le principal interprète en fut Guellaye, qui est mort en 1971. la situation initiale ou le dénouement n’étant indiqués que de manière succincte. : par exemple, lorsque le barde décrit une assemblée, il commence par le chef puis descend la hiérarchie jusqu’au membre le plus humble. Les devinettes exercent à la réflexion personnelle et à la sagacité. Le barde qui récite a mémorisé le canevas global du récit et la succession des figures. La relation entre les deux champs ne saurait donc avoir été la même tout au long de ces années. Cette dimension d’improvisation trouverait sa preuve, selon Parry et Lord, dans la présence de plusieurs traits stylistiques. À l’inverse, dans le conte Issa Balêyel, le, libère le héros de sa parole une fois que celui-ci l’a respectée, Les thèmes et structures des contes traditionnels se retrouvent dans certaines rumeurs contemporaines. Ce souci esthétique et pédagogique peut être lié au statut plus durable de l’œuvre écrite et au souci de toucher un public plus large. Étudiant l’œuvre d’Homère, Parry observe que les épithètes qui caractérisent les héros permettent d’ajuster la prosodie en remplissant exactement l’espace compris entre la césure et la fin du vers. En réalité, les données performatives qui sont fondamentales à la Prenant acte de ces remarques, la nouvelle génération à qui les nostalgiques et des thuriféraires de la négritude reprochent le manque d’africanité, pose la question de la redéfinition de l’Oralité. Pour ma part, toute « oralité » tout être respectueuse des exigences littéraires, et ce n’est pas en alignant des mots et noms africains ou des traditions ou bribes de sagesse africaine dans une langue tortueuse et ampoulée, qu’un auteur se dirait plus africain que cet autre respectueux et soucieux de la cohérence et la clarté dans son récit. L’oralité est une forme de littérature car elle appelle forcement une structure dans sa construction. L'oralité a été convoquée dès l'origine par la critique comme l'un des critères d'approche privilégiés de la production littéraire africaine. Vincent Hecquet, « Littératures orales africaines »,  Cahiers d’études africaines [En ligne], 195 | 2009, mis en ligne le 22 septembre 2009, consulté le 07 janvier 2021. Ses travaux combinent enquêtes de terrain et analyse globale du fait linguistique, selon des approches d’ethnologie mais aussi de théorie littéraire, analyse linguistique ou stylistique. 9 Par exemple, à la devinette « Je l’ai frappé, il m’a frappé », la réponse retenue comme bonne est l’eau (parce qu’elle éclabousse quand on la tape). La femme serpent ne peut pas lui donner d’enfant et dévore ceux qu’il a avec ses co-épouses, aussi Jaak décide-t-il de la tuer. AccueilNuméros195Analyses et comptes rendusLittératures orales africaines. L’inscription du conte dans le contexte culturel d’une communauté est bien illustrée par les variantes du conte de l’enfant à la flûte, qui se retrouve dans trois sociétés très différentes : chez les Sanan du Burkina Faso, aux Antilles et chez les Noirs marrons aluku de Guyane. Autant de questions à se poser et auxquelles les réponses ne seront pas si faciles à donner. Zadi Zaourou l’a repris comme une métaphore de la quête poétique : comme le chasseur ou le féticheur mythique, le poète tente d’appréhender le monde dans une tentative à la fois démiurgique et imparfaite, qui révèle la grandeur et les limites de l’humain (AL, Soro). Ce souci esthétique et pédagogique peut être lié au statut plus durable de l’œuvre écrite et au souci de toucher un public plus large. Chez les Peuls, chaque groupe social possède en outre des chants épiques qui expriment son identité : fantafi des pasteurs, dillere des tisserands, gumbara des guerriers. Les motifs de l’oralité et de la tradition occupent une place centrale dans Le champ littéraire africain. En se présentant sous forme de texte, l´écrit semble bien être plus important en termes de volume que l´oralité et il faut bien noter que cela n´est pas le fruit du hasard. Au Nigeria, une série de contes igbo présente des enfants placés, reflétant la probable dégradation de cette pratique : les contes des années 1970 et 1980 montrent des familles rurales traditionnelles dans lesquelles l’enfant placé est traité comme les autres enfants. L’oralité a été convoquée dès l’origine par la critique comme l’un des critères d’approche privilégiés de la production littéraire africaine. Dans son introduction, Ursula Baumgardt définit le cadre théorique et méthodologique du projet pilote ELLAF (Encyclopédie des littératures en langues africaines) qui est à la source de l’ouvrage. Lorsqu’il délivre son récit, il combine improvisation et sollicitation de la mémoire à court terme, tel le professeur qui effectue une démonstration au tableau. L'art du verbe dans l'oralité africaine - E-Book - Ce livre expose les caractéristiques propres à ce mode de culture spécifique qu'est l'oralité africaine. – Approches littéraires de l’oralité africaine. Une fois l’assemblée décrite, le barde relate la délibération, puis l’exécution de la décision, rapportant les épisodes selon un ordre logique. 7 Les deux œuvres présentent le parcours d’un narrateur confronté aux méfaits du colonialisme et s’achèvent sur l’annonce d’une libération. Le traitement romanesque diffère de la retranscription en ce que les descriptions sont plus développées et le lexique plus recherché (PN, Skattum). Celle-ci aurait trouvé en cette source patrimoniale l'un … Il voit celui-ci avaler toutes les provisions qu’il possède sans pouvoir se désengager. La littérature orale africaine dans l’œuvre poétiqu e de Senghor Par J. Que ce soit dans les romans, les nouvelles ou la poésie, le tirailleur est un personnage récurrent de la littérature africaine. Peut-être ce conte les moque-t-il au nom des anciennes valeurs païennes et ésotériques (PN, Tourneux). . Voilà d’où notre inspiration dans le présent article qui porte sur l’étude de l’oralité dans La Rue Cases-Nègres de Joseph Zobel. Mais, en près d’un siècle, les littératures africaines écrites ont considérablement évolué dans leur esthétique comme dans leur thématique et les littératures orales aussi. L’oralité en tant qu’un trait distinctif de la littérature orale est très bien célébrée dans la littérature antillaise qui a pris sa source de la littérature africaine en raison historique. Au début des années 2000, circulait dans les villes du Gabon une série de légendes urbaines présentant des hommes-serpents ou femmes-serpents. Lors des réjouissances publiques, le chanteur s’appuie sur cet objet pour soutenir sa mémoire et retrouver les histoires et récits qu’il relate (AL, Camara). A l’heure actuelle, le corpus littéraire africain-romans, nouvelles, poésie, contes, fables, légendes, essais... questionne et interroge la place de l’oralité dans toute oeuvre. De façon habituelle, le passage à l’écrit se traduit pourtant par un lexique davantage recherché et par des descriptions plus développées et plus explicatives. Dans le conte traditionnel, les héroïnes ont le plus souvent la vie sauve, parce qu’elles demeurent intégrées et protégées par leur environnement social ; à l’inverse, dans la version contemporaine, la rencontre avec le serpent est généralement fatale, la jeune fille étant dépourvue de protection dans l’anonymat de la grande ville. Recevez les dernieres infos de Congopage directement dans votre boite email. Du reste à suivre le sens commun, l’Oralité serait définie comme le caractère de ce qui est « oral », par opposition à ce qui est écrit. Ces épisodes sont accompagnés d’un paroxysme de l’intensité musicale qui montre leur caractère exceptionnel et transgressif (PN, Garnier). Au Mali, le récit dogon de Yasama combine plusieurs fonctions. Bref dans la « manière de dire » ou le discours de l’auteur. Alors que les structures du récit sont exactement les mêmes entre ces trois versions, le rôle des personnages revêt des significations distinctes qui reflètent des valeurs et préoccupations privilégiées par chaque société. 5 Dans ce roman initiatique (L. Camara, Le regard du roi, Paris, Plon, 1954), un Blanc, Clarence, tente d’accéder à la connaissance de l’Afrique, symbolisée par ce roi dont il s’agit de capturer le regard. Lorsqu’il est question de l’oralité de la littérature africaine de langue française au sens des emprunts à la tradition orale, il s’agit de l’intégration dans le texte écrit de techniques littéraires qui appartiennent aussi à la tradition précoloniale (structuration du récit, symbolismes, thèmes, rapport avec le public, types de personnages, etc.)9. « Il n’y a aucune dérogation à l’exigence de qualité », affirmait déjà Dominique Mondoloni à la tête de la rédaction de Notre Librairie. Cependant, l’influence de l’oralité sur les littératures d’Afrique noire pose aujourd’hui la question de sa redéfinition. Il en est ainsi lorsqu’un texte est composé de façon préalable par un auteur, puis mémorisé par lui-même ou par d’autres chanteurs pour des performances ultérieures. spectaculaire de la linguistique dans les sciences humaines, c’est le moment où les linguistes vont prendre le relais des ethnologues « classiques » dans l’étude des littératures orales africaines. Le récit auquel donne son nom le génie Koumen est un récit d’initiation aux techniques pastorales, dans lequel le héros franchit douze clairières qui correspondent à autant d’étapes de son apprentissage. À l’inverse, dans les contes plus contemporains, les petites bonnes sont maltraitées par les adultes qui les accueillent (PN, Ugochukwu), . Jusqu’à une époque donnée, parler de l’oralité dans une oeuvre revenait à y trouver des bribes de sagesse africaine qui n’ en … Elle prend aussi en compte une situation d’échange où … Selon les contes, la figure peut jouer vis-àvis du héros un rôle d’auxiliaire ou d’agresseur. 5Un objet incarne bien cette alliance entre mémoire et improvisation. La parole donnée constitue le ressort narratif de plusieurs contes peuls. D. Monofila - qui signe l’article ci-dessous - est un intervenant régulier de ce Blog. Aujourd’hui, alors que le groupe des pêcheurs est en déclin avec la raréfaction de la pêche, de nouveaux chanteurs reprennent l’œuvre de Guellaye, l’enregistrent sur des cassettes et l’interprètent en ville lors de soirées ou de mariages. Ces ouvrages honorent deux grands spécialistes de l’oralité africaine : (noté PN) est offert en hommage à Christiane Seydou et. Célèbre auteur de, , Camara Laye a également publié en 1954 un roman. Aujourd’hui, alors que le groupe des pêcheurs est en déclin avec la raréfaction de la pêche, de nouveaux chanteurs reprennent l’œuvre de Guellaye, l’enregistrent sur des cassettes et l’interprètent en ville lors de soirées ou de mariages. 4Tout en reconnaissant au récitant un rôle d’improvisation, les analyses actuelles de la littérature orale sont plus nuancées que celles de Parry et Lord. « Concilier la parole des griots à l’esprit des plus pertinentes exigences littéraires. Baumgardt, Ursula & Derive, Jean (dir.). C’est aussi un récit de fondation qui présente l’origine de la divination par consultation du renard pâle et la naissance du héros guerrier et civilisateur Amaseru, le fils de Yasama (AL, Douyon)13. A l’heure actuelle, le corpus littéraire africain-romans, nouvelles, poésie, contes, fables, légendes, essais... questionne et interroge la place de l’oralité dans toute oeuvre. Jugeant ce procédé trop complexe et trop systématique pour être le fait d’un auteur unique, Parry y a vu l’héritage de plusieurs générations d’aèdes qui ont, au fur et à mesure de leurs improvisations, sélectionné sans s’en rendre compte les épithètes les mieux adaptés à la prosodie. Les auteurs de la nouvelle génération insisteraient de leur côté sur le respect des règles imposées par l’écriture. 12 Commun à une grande partie de l’Afrique, le placement des enfants dans une autre famille est très répandu au Nigeria. 1 L’anaphore est la répétition de vers commençant par les mêmes segments. À l’inverse, dans les contes plus contemporains, les petites bonnes sont maltraitées par les adultes qui les accueillent (PN, Ugochukwu)12. Des milliers de livres avec la livraison chez vous en 1 jour ou en magasin avec -5% de réduction . . La version finale diffère, la fille s’en tirant avec une leçon de morale cependant que le garçon meurt en arrivant chez lui. Dès lors, la meilleure façon de la préserver est d’encourager sa pratique et de soutenir les droits et conditions d’existence des groupes qui l’ont créée (PN, Baumgardt). L’oralité dans la littérature de la Corne de l’Afrique : traditions orales, formes et mythologies de la littérature pastorale, marques de l’oralité dans la littérature Thèse de littérature française Centre Pluridisciplinaire Textes et Cultures Ecole Doctorale LISIT Thèse … Celle-ci aurait trouvé en cette source patrimoniale l’un des ferments de sa spécificité. L’épopée développe ainsi un récit collectif qui construit une identité idéologique ou culturelle. Trois récits wolof mettent en scène un jeune individu (garçon ou fille selon les versions) mal élevé, impoli et désobéissant qui se trouve confronté à un personnage étrange, une tête sans corps. L’Ivoirien Jean-Marie Adiaffi (1941-1999) revendique une écriture, du nom du tissu africain conçu comme un assemblage de morceaux multicolores. Analyse théorique de la littérature orale . Au Mali, le récit dogon de Yasama combine plusieurs fonctions. L’oralité est souvent abordée selon un point de vue simplificateur : les littératures orales, pratiquées en milieu rural, dans des zones plus ou moins isolées et « traditionnelles », seraient conservatrices et incapables de s’ouvrir à l’innovation. Au début des années 2000, circulait dans les villes du Gabon une série de légendes urbaines présentant des hommes-serpents ou femmes-serpents. La femme serpent disparaît finalement dans la mer. Par exemple, il arrive que les épopées présentent des héros qui s’affranchissent des limites ou des lois du groupe. Il se base pour ce faire sur des schémas formulaires hérités de la tradition, mais aussi sur des mécanismes mentaux et procédés stylistiques qui lui permettent d’improviser des vers à la demande. Sans pouvoir rendre justice à toutes les contributions, nous présentons une synthèse de leurs principaux enseignements qui portent sur la théorie de l’oralité, ses formes stylistiques ainsi que sur son inscription dans les sociétés africaines. Quoi de plus pertinente que cette remarque par laquelle je termine cette note. Le conte antillais valorise la ruse du garçon, et la version aluku le courage de l’homme qui le sauve (PN, Platiel). Dans cet ouvrage tiré de sa thèse de doctorat1, David N’Goran propose, comme indiqué dans le sous-titre, une théorie du champ littéraire africain. Le conte antillais valorise la ruse du garçon, et la version aluku le courage de l’homme qui le sauve (PN, Platiel). Elle a apporté un nouveau so… Le poème, , publié en 1980, a ainsi pu être rapproché du, (AL, Kobenan N’guettia). L’inscription du conte dans le contexte culturel d’une communauté est bien illustrée par les variantes du conte de l’enfant à la flûte, qui se retrouve dans trois sociétés très différentes : chez les Sanan du Burkina Faso, aux Antilles et chez les Noirs marrons aluku de Guyane. Alors que les structures du récit sont exactement les mêmes entre ces trois versions, le rôle des personnages revêt des significations distinctes qui reflètent des valeurs et préoccupations privilégiées par chaque société14. Les épopées et les contes traditionnels témoignent d'une importante tradition orale répandue à travers le continent, tandis que patrimoine littéraire écrit se développe considérablement au XXe siècle. L’homme est célébré pour sa fierté et ses valeurs guerrières, et la femme pour sa beauté et son élégance qui attestent de sa féminité (PN, Abomo-Maurin). Autre poète et dramaturge ivoirien, Bernard Zadi Zaourou a défini son art poétique en reprenant un terme issu de la tradition orale, le. Enjeux et perspectives pour comprendre et agir’’, un projet planétaire porté par l’Afrique. L’homme est célébré pour sa fierté et ses valeurs guerrières, et la femme pour sa beauté et son élégance qui attestent de sa féminité (PN, Abomo-Maurin). perd sa dimension professionnelle mais se trouve popularisé et renouvelé (PN, Ndiaye). 2 Marcel Jousse (1881-1961), prêtre et fondateur de l’« anthropologie du geste » a particulièrement étudié les formes orales, la prière et la mémorisation par les enfants ou dans les sociétés rurales ou traditionnelles. Ses travaux combinent enquêtes de terrain et analyse globale du fait linguistique, selon des approches d’ethnologie mais aussi de théorie littéraire, analyse linguistique ou stylistique. Cet enfant se moque de son père, ridiculise les figures du sultan, du griot et du marabout… Ces institutions ne se sont imposées que tardivement au Nord Cameroun, à partir du XVII, siècle. Elle aurait, à sa naissance notamment, trouvé en cette source patrimoniale l’un des ferments de sa spécificité identitaire. Il peut correspondre à la prise en charge de la scolarité et de l’éducation de l’enfant en réponse à une demande de ses parents. Elle n’est plus à rechercher dans les écrits d’auteurs africains comme une aiguille dans un sac de foin et n’a plus pour baromètre le nombre de proverbes cités ou le « parler nègre banania » ! Paris, Karthala, 2005, 334 p. 1Ces deux ouvrages rassemblent des contributions qui ont été écrites pour la plupart par des membres du centre LLACAN (Langage, Langues et Cultures de l’Afrique noire). En effet, dans … En 1970, il a entrepris la rédaction d’une thèse qu’il n’a pas achevée, . Le pekaan perd sa dimension professionnelle mais se trouve popularisé et renouvelé (PN, Ndiaye). Relatant l’initiation de la jeune héroïne, il développe une représentation du rôle des femmes. Elle concourt à l’enrichissement du débat.. Bonne lecture ! Vincent Hecquet, « Littératures orales africaines »,  Cahiers d’études africaines, 195 | 2009, 833-840. 11 Ainsi, la geste du héros Guelel qui protège la vache Thiwel que veut voler son ennemi Goumanel. Sur le plan de la construction ou du rôle des personnages, la littérature écrite paraît également porteuse d’une plus grande complexité. On peut noter la ressemblance de ce conte africain avec des contes occidentaux comme la légende d’Eros et Psyché de la tradition antique, ou la légende de Mélusine écrite par Jean d’Arras à la fin du XIVesiècle. Le récit est accompagné de musique. (AL, Sié Alain). 6De nombreuses œuvres de la littérature contemporaine s’inspirent des épopées ou contes traditionnels et reprennent les procédés stylistiques de l’oralité. Aux XVII, siècles, l’épopée pastorale relate des conflits pour la razzia du bétail, reflétant la violence qui déstructure alors les sociétés de Sénégambie. Sur chacun de ces fragments, est résumé un proverbe par une série de signes et d’abréviations. Ainsi que dans la société qu’ils reflètent, la parole circule en respectant de strictes préséances. 13Dans les contes wolof ou lébou, l’initiation du héros s’accomplit fréquemment par la confrontation avec une figure monstrueuse. Réflexion sur l’oralité, notre Villageois observe de très près l’évolution des lettres africaines. La parole donnée constitue le ressort narratif de plusieurs contes peuls. Un conte de l’extrême nord du Cameroun relate l’histoire d’un enfant terrible (garçon ou fille selon les versions) qui s’en prend à toutes les valeurs sociales. Dans le conte sanan, la mère et sa co-épouse apparaissent coupables d’avoir mal surveillé l’enfant. Le problème qui se pose à tout traducteur face à un texte littéraire tient à une certaine dépendance par rapport au contexte du discours littéraire. Dans son second roman comme dans sa thèse, Camara Laye décrit l’arrivée du roi dans un village, épisode qu’il extrait d’une épopée traditionnelle malinké.

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